La ressource en bois représente de nombreux avantages en tant qu’énergie renouvelable, locale, économique. Le recours à cette ressource n’est pas mis en cause dans ce plan, mais seulement certaines pratiques d’utilisation. En effet, le chauffage au bois peut être l’origine d’une pollution de l’air significative lorsque la combustion est réalisée dans de mauvaises conditions. Divers polluants sont émis lors de la combustion du bois (noir de carbone, benzène, benzo(a)pyrène, monoxyde de carbone, oxydes d’azote…), y compris une quantité importante de particules fines, particulièrement impactantes pour la santé humaine (particules fines PM10 et PM2.5 et très fines PM1.0). Cette pollution atteint des concentrations plus importantes lors des grands froids en raison de la conjonction entre de fortes émissions avec la potentielle formation d’une couche d’inversion (atmosphère très stable) qui empêche le brassage atmosphérique et ainsi provoque une accumulation locale de polluants.

Dans de mauvaises conditions, la combustion du bois peut constituer une part significative de la pollution aux particules fines. Ainsi, en 2018, le chauffage au bois domestique était responsable de 43% des émissions nationales en PM 2,5, ainsi que plus de la moitié des très fines émissions en PM 1,0. Or, les particules fines sont responsables de 40 000 décès par an en France selon Santé Publique France, dont 17 000 pourraient être évitées en respectant les valeurs limites recommandées par l’OMS. 

Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a publié un plan d’action qui voudrait permettre de réduire de 50% d’ici 2030 les émissions de polluants du chauffage au bois domestique. Il rappellera les bonnes pratiques d’utilisation des appareils. Puisque le chauffage au bois est un mode de chauffage neutre en carbone, l’objectif du plan n’est pas d’abandonner ce mode de chauffage mais de le rendre plus performant. Les dispositifs d’accompagnement pour accélérer le renouvellement des appareils de chauffage au bois seront renforcés. 600 000 appareils seront remplacés  d’ici 2025 grâce aux aides à la rénovation énergétique des logements (MaPrimeRenov) et aux fonds air bois mis à disposition par les collectivités territoriales et l’ADEME. Le label flamme verte évoluera au-delà du seuil « 7 étoiles » pour définir des niveaux de performance plus protecteurs pour la qualité de l’air. Un label attestera de la qualité du combustible (faible taux d’humidité) et de son origine (issu de forêts gérées durablement). Par ailleurs, le ministère de la Transition écologique déterminera un seuil maximal d’humidité auxquels devra répondre le bois de chauffage mis à la vente afin de réduire les émissions de particules lors de sa combustion. L’utilisation du chauffage au bois dans les zones les plus polluées, sera encadré en prenant des mesures adaptées aux territoires pour réduire les émissions de particules fines.