Le changement du niveau de la mer suite aux marées de 14 m expose le pont-passerelle aux forces de la nature. Il fallait anticiper l’évolution du bois dans un environnement humide et avoir conscience de sa possible immersion. Le choix du Chêne a été fait, un bois local de qualité élevée, pour favoriser la durabilité de l’ouvrage et d’une conception adaptée (joints de dilatation intégrés dans le platelage, séchage du bois avant pose pour le stabiliser et faire sortir les tannins). Le bois, matériau vivant, a considérablement participé à l’intégration paysagère de l’ouvrage, la patine grise du chêne donne une couleur au tablier en parfait harmonie avec les couleurs de la baie, et les lames permettent une transparence vers l’eau en dessous pendant les marées hautes. Le tablier est porté par des piliers fins, rapprochés tous les 12 m. Ils sont encastrés en tête par soudure avec la structure du tablier, et en pieds par une fixation du pilier dans le pieux béton d’une profondeur de 30m. La finesse des piliers d’un diamètre de 250 mm nécessite une épaisseur des tubes de 40 à 60 mm selon la longueur du pilier. La voie carrossable est en partie centrale. Une structure acier transversale porte un tablier en béton. Latéralement des porte-à-faux larges accueillent les promeneurs sur le platelage bois porté par des consoles métalliques en T.

Le projet se situe sur la Place d’Armes à La Souterraine, adossé à l’Église Notre Dame au Sud, en surplomb du jardin public, installé sur l’ancienne enceinte médiévale. Au fil des siècles, ces lieux ont perdu leur caractère pour ne plus constituer qu’un espace trop vaste qui, loin de mettre en valeur l’église, lui fait perdre, par manque de contraste, son échelle monumentale. Le projet a pour but de redéfinir l’espace de la place en essayant de retrouver l’esprit qui a fait, dans le passé, la qualité de ces lieux. Pour la Place d’Armes il a été choisi d’aller vers une forte intériorité afin de retrouver l’idée sinon la forme du cloître qui l’occupait au Moyen-âge même si, à la forte spiritualité des lieux antérieurs, le programme du Maître d’Ouvrage a substitué une fonction plus commerciale de marché couvert. Ont été positionnées à son pourtour et en encorbellement sur les murs, des galeries de bois inspirées des hourds médiévaux qui redessinent également la silhouette moyenâgeuse de l’enceinte et de la ville. Le choix de l’utilisation du bois découle principalement de ce positionnement initial : l’apport du bois respecte le contexte historique très minéral tout en s’opposant par sa légèreté et sa qualité plus éphémère.
Structure : charpente bois massif et lamellé collé.
Lames de bois massif : ventelles en protection du vent et solaire.
Couverture en bardeaux de châtaignier.
Ossature bois et bardage claire voie pour le local technique.

Sur l’île de Nantes, en rive de la Loire, le lycée monté sur échasse libère le sol en contrebas, inondable et pollué. Le modèle de la halle nantaise s’est imposé pour sa propension à rassembler, dans un volume emblématique et lumineux l’ensemble des programmes : l’enseignement, le sport, et l’internat. Sous la verrière de la rue intérieure sont rassemblés en effet quatre bâtiments qui partagent leurs parois froides et des vues sur ce lieu inédit pour les lycéens : du jardin d’hiver du patio du CDI, aux terrasses bistrot de la cantine se lieu s’anime et se dilate avec des vues hautes et basses sur le paysage plus lointain de la Loire. Même le gymnase participe de cette animation avec son grand mur d’escalade visible depuis la nef. La standardisation de la structure, emblématique des halles, permet un chantier rapide, et répond à une importante contrainte de délais. Le plancher mixte bois béton répond aux contraintes sismiques : le bois pour sa légèreté et sa flexibilité, le béton pour sa masse et sa capacité à transmettre les efforts. Dans sa conception inédite, les sous-face de ce plancher en panneaux de bois perforé constituent un absorbant acoustique, mais également un fond de coffrage. L’habillage bois extérieur a été réfléchi avec la filière bois locale. L’emploi de bois de tempête (pin maritime traité, en abondance dans la région) est en cohérence avec les volumes nécessaires. Le traitement et la teinte foncée du bois participent à absorber le vieillissement du bois à l’image des salorges. L’habillage bois intérieur en chêne est une résolution extrêmement précise de la contrainte acoustique.

La volumétrie singulière de la construction traduit architecturalement les collines environnantes par une succession en éventail de pentes douces et offre une identité propre à chaque espace intérieur. Les salles de classe constituent par leur morphologie avec leurs toits à 2 pents asymétriques une réponse « aux fermettes vosgiennes » situées en contrebas. Au coeur du bâtiment, la bibliothèque municipale émergente crée un signal à l’échelle du village. L’ensemble se connecte au nord à l’école maternelle et au gymnase existants par l’accueil périscolaire, permettant désormais aux enfants d’évoluer à couvert au quotidien. La volonté de la municipalité était d’utiliser le bois local pour sa construction. Les essences disponibles ont été valorisées à toutes les échelles dans la construction. Le choix s’est porté sur le sapin pour la fabrication des éléments de charpente bois massif et LC, et le douglas pour la fabrication de l’ossature des MOB et l’ensemble du bardage en lattes ajourées, le hêtre pour la menuiserie intérieure. Pour des raisons structurelles et de confort hygrothermique, le procédé constructif mis en oeuvre est une structure mixte béton/ bois. Les murs séparatifs entre salles et dégagement sont en béton. Chaque salle est ainsi englobée par 2 murs béton pour l’inertie thermique, et deux murs à ossature bois. L’ensemble de la toiture est végétalisé par complexe : feutre drainant, substrat et sédum, sur une membrane monocouche couvrant une isolation en 2 couches croisées de laine de roche et pv.

Ce projet est situé au pied de la colline de Vézelay dans le périmètre du site classé, en limite de secteur sauvegardé. Le terrain est au sommet de la « combe » qui monte depuis Saint-Père et qui se termine au pied de murs édifiés à des époques différentes, vraisemblablement pour servir de soutènement aux voies qui le bordent. Il propose un ensemble de bâtiments fractionné en fonction des différentes entités programmatiques, ce fractionnement étant indispensable au respect de l’échelle générale définie par le tissu urbain traditionnel de Vézelay. Les bâtiments sont soumis à une ordonnance stricte, leurs façades présentant une alternance régulière de pilastres. Le traitement matériel des enveloppes vise à inscrire cette opération dans la continuité du paysage de Vézelay et les matériaux qui les composent (pin Douglas non traité, pierre calcaire des pignons, petites tuiles plates des couvertures) contribueront à les insérer « en douceur » dans le contexte par la concordance des tonalités. Le choix d’un système constructif en bois d’essence locale (Douglas) vise à conférer à l’ensemble du projet, après quelques mois de vieillissement, une teinte grisée en accord avec la pierre des constructions de Vézelay. Cette teinte dominante, accordée à la teinte des toitures en tuiles, est rehaussée par la recherche d’une polychromie discrète pour les parties métalliques des menuiseries, teintes qui sont reprises dans la signalétique du site. La signalétique a été réalisée par Massimo Colombo.