Créé en 1988, à Saint-Raphaël (Var) le Chantier Naval MV-BOAT est, en 2021, nouvellement installé dans le sud-ouest (Gers). Marc dessine et construit le bateau « La Clémente », selon les techniques acquises dès son apprentissage, en 1977, ainsi que durant les 30 années d’activités qui ont suivi.
Bien que dessiné au moyen d’un logiciel informatique de nos jours, l’art de la Charpente de Marine réside dans la compréhension des chiffres et des tracés aux formes courbes, cintrées, rarement droites, en 2 dimensions pour réaliser une harmonie en 3 dimensions. L’élégance et la précision du geste étant le fil à suivre.
« La Clémente » est construite sur un squelette composé de membrures taillées en formes à l’image d’une squelette humain assemblant colonne vertébrale et côtes. Cette armature de sipo est recouverte d’une centaine de
petites lattes (sipo également) de la longueur du bateau (ici, 5 mètres) et de deux plis de sapelli de 3 millimètres d’épaisseur, préalablement étuvés en usine. Le résultat ainsi collé sous vide, en plis croisés est imputrescible,
solide bien que léger et d’une durabilité au moins égale à celle nécessaire à un arbre d’atteindre une maturité propre à son utilisation.
La technique du collage sous vide demande une grande préparation en amont, car lors de l’encollage, le compte à rebours débute pour repositionner toutes les lames préalablement ajustées, appliquer un grillage drainant l’air
vers les buses d’aspiration et le positionnement de la bâche étanche et transparente sur la surface à coller. Toutes ces opérations en 45 à 60 minutes maxi, temps de travail (potlife) du mélange d’époxy choisi, selon l’hygrométrie, la température et la surface à traiter !!! La pompe à vide (100 m3/heure) peut démarrer et faire le vide d’air entre les petites lattes, sciées et non étuvées pour être étanches au vide d’air et le tranchage, étuvé et non scié, pour absorber l’époxy. Lorsque ce vide d’air est atteint, la colle époxy passe au travers des pores du tranchage et sature ainsi le sapelli, le rendant imputrescible.
Le collage du second côté de coque se déroule de la même manière. Si la finition de coque vernie est privilégiée, le dernier pli est méticuleusement ajusté en longueur et dévoile ainsi toutes les subtilités des formes classiques de La Clémente.
Dix couches de vernis polyuréthanes mettront en valeur le travail du bois et l’entretien est facilité par l’utilisation de produits mono-composants, simples à appliquer. L’agencement intérieur du bateau est personnalisé au
programme de navigation et chacune des 500 pièces de bois est coupée, ajustée, poncée et assemblée selon des gestes précis et à l’aide d’outils bien souvent fabriqués pour l’usage. Le mât, les voiles, les rames, l’accastillage sont la plupart de temps réalisés sur-mesure et ne conviennent qu’au bateau, qui répond également aux normalisations CE. Ces bateaux en acajou verni mettent en évidence la capacité
de la main à réaliser un projet en plein accord avec le cerveau, ces deux points étant indissociables pour atteindre le résultat escompté. La Clémente est ainsi née, ce solide bateau en bois de 5 mètres avec voile au tiers,
finition vernie est transportable sur remorque et peut être hiverné à terre. Résistance et stabilité sur l’eau. L’élégance en plus !
Longueur 500 cm Largeur 210 cm Hauteur 110 cm
(460 cm avec mât installé) Poids 345 kg.
Matériaux utilisés dans la fabrication de ce bateau en bois :
– Acajou du Gabon (structure, coque et agencements),
– Teck de Birmanie (planchers de cockpit et pontage),
– Pin Douglas d’Occitanie ou Pin d’Orégon (mât, espars
et rames).
La construction de bateaux en bois a été éclipsée dès les années 60, par l’utilisation de masse des produits pétroliers, composants à 98% les bateaux construits actuellement (polyester, plastique, polyéthylène, etc..), qu’ils
soient à voile, à moteur ou même à rame, au détriment de matières renouvelables. Ce choix technologique atteint ses limites acceptables en ressources primaires, ne nécessite pas de main d’œuvre durant son utilisation et
révèle d’insolubles problèmes de déconstruction en fin de vie.
L’utilisation de matériaux renouvelables tel que le bois, le tissu, le métal dans ce secteur promet une gestion raisonnée de la matière, depuis la forêt, jusqu’au recyclage final et, à chaque étape de la vie du bateau.
« La Clémente », comme tous les modèles du Chantier naval www.mv-boat.com, propose un exemple de travail manuel en étroite relation avec l’intellectuel, l’utilisation de matières premières renouvelables,
le respect environnemental et la nécessité de fournir aux générations suivantes une activité nourricière et adaptable à de nombreux secteurs.
De l’idée à la réalisation concrète, 90% du travail est effectué à la main, chaque pièce étant différente de la précédente et nécessitant une approche particulière afin de recevoir la suivante. De la prise de cotes à la réalisation
de gabarits jusqu’à la mise en forme définitive, l’œil et la main restent maîtres d’œuvre, pièce après pièce. Intervient enfin le travail de mise en évidence des centaines d’heures de travail, par le ponçage manuel et les
multiples couches de produits de protection ou mise en valeur, la cosmétique !
Les étapes de l’accastillage et des voiles suivent le même processus de travail à façon, sur place et en fonction des impératifs de navigation, solitaire, en équipage, loisir ou compétition.
Les tests de certification préalables à l’homologation CE se font avant, pendant et après la mise à l’eau, à l’aide d’appareils ou manuellement pour contrôler, vérifier et garantir la sécurité d’utilisation et des utilisateurs, ainsi
que de la fin de vie.