Les panneaux de bois lamellé-croisé ou panneaux CLT ont le vent en poupe

11 Jan 2019

Les panneaux de bois lamellé-croisé, ou panneaux CLT (Cross-Laminated Timber) sont constitués de planches en bois massif collées en couches croisées. En fonctions des utilisations, les couches, de 19 à 40 mm, sont assemblées en nombre impair, de 3 à 11, pour assurer une bonne stabilité dimensionnelle. Les panneaux en CLT peuvent être utilisés en murs et voiles travaillants, en planchers, pour créer des porte à faux, et en toitures. 

La fabrication permet de donner au produit une qualité telle que les faces peuvent rester visibles à l’usager, faisant ainsi l’économie d’un revêtement du mur.

Matériau à haute qualité environnementale, le CLT permet de stocker du CO2 en utilisant peu d’énergie grise. Epicéa, mélèze mais aussi pin maritime, douglas ou hêtre sont autant d’essences françaises qui peuvent être utilisées en CLT. Avec 7 unités de production sur le sol français, l’offre locale est en pleine croissance.

La préfabrication des éléments qui peut être poussée à un haut niveau, assure des chantiers propres, rapides, plus sûrs et peu impactant. Les interventions en simultanée des différents corps de métiers sont donc possibles, réduisant encore le temps de chantier. Sa haute résistance relative à son faible poids est bien adapté à un dimensionnement pour de grandes portées, offrant ainsi plus d’espace relatif à des immeubles de bureaux, d’équipements sportifs et scolaires. Une structure en CLT est cinq fois plus légère qu’une structure en béton armé à portées équivalentes. Cette légèreté, allégeant le bâtiment, peut s’ajouter aux autres atouts du CLT pour les constructions de moyennes et grandes hauteurs : des assemblages simples, des niveaux de préfabrication potentiellement très élevés, une qualité de finition supérieure en atelier et des temps de pose plus courts. Des opérations toujours plus nombreuses voient le jour en France comme à Strasbourg avec 146 logements en R+11, ou à Bordeaux avec les tours Hypérion en R+16 et Silva en R+15 prévues pour 2021. Le CLT trouve également une place de choix dans l’accompagnement du développement de la construction modulaire pour des résidences étudiantes ou des logements sociaux.

Les « Logements Maurice »

Beba Michard-Castagné, architecte à l’agence S+M Sarthou & Michard Architectes, maître d’æuvre du projet, et Philippe Baudoin, responsable bureau d’étude et commercialisation chez HBD-CLT, distributeur des panneaux en CLT fabriqués par la société basque Egoin, nous ont présenté trois logements individuels R+3, avec toiture terrasse accessible, livrés en novembre 2014 pour une fraterie de trois enfants rue Maurice, dans le quartier des Chartrons, à Bordeaux.

Entre les quatre murs en pierre d’un ancien chai, d’une surface de plancher de 360 m2, la construction en seconde façade et l’accès au site nécessitaient un système constructif particulier : un modèle alternatif composé de panneaux préfabriqués en CLT. Utilisés comme murs porteurs et planchers, ils ont été insérés par le toit à l’aide d’une grue en seulement une semaine. 

Du fait d’une forte problèmatique de lumière dûe à l’étroitesse de la rue, une division verticale était la seule solution mais avec des parcelles réduites à moins de 60 m2, il a donc fallu surélever pour avoir un volume habitable suffisant. La gestion des trois chantiers individuels en un projet unique a permis de mutualiser les coûts, les espaces et les temps de montage. Les trois logements indépendants, avec trois permis de construire différents, ont été néanmoins pensés comme un ensemble : un dessin de façade sur rue unique, un toit terrasse partagé, traité comme une cinquième façade du projet.
Ce système porteur écologique privilégie la filière courte avec un impact carbone réduit. D’un point de vue économique cette solution s’est avérée être la plus intéressante car elle réduisait de trois mois le temps de gros œuvre (comparé à une construction en maçonnerie) et permettait des économies de second œuvre puisque les panneaux bois pouvaient être laissés apparents. Enfin, le système porteur offre une isolation thermique et acoustique optimale pour ces maisons verticales.

Le contrecollé de bois massif a permis de construire « une boîte de bois dans la boîte en pierre » en répondant à toutes les exigences techniques, économiques et esthétiques du projet.

Source : CODEFA
Les rencontres professionnelles « Itinéraire Bois » du CODEFA ont accueilli les « Matinales du CLT » à Bordeaux le jeudi 8 novembre 2018 en partenariat avec l’association CLT FRANCE et le Comité National pour le Développement du Bois (CNDB). 

Architectes : S+M Sarthou & Michard Architectes
Crédits photos : S+M Sarthou & Michard Architectes et Philippe Caumes