L’Insee s’est penché sur les pratiques environnementales des Français en 2014. Changement climatique et pollution de l’air étaient leurs principales préoccupationsen matière d’environnement. Mais les ménages semblent moins disposés qu’auparavant à agir pour protéger l’environnement. S’ils sont toujours plus nombreux à se soucier de maîtriser leur consommation et de limiter le gaspillage pour faire des économies financières, ils se montrent dans le même temps moins enclins à modifier leurs habitudes pour des raisons strictement écologiques. 

L’évolution des préoccupations environnementales

La hiérarchie des préoccupations environnementales des Français confirme l’importance qu’ils accordent à la question climatique. Dans le suivi de leurs perceptions, le réchauffement de la planète progresse en effet de six points en 2014, pour atteindre son niveau le plus élevé depuis cinq ans. Également en hausse, l’enjeu que constitue la qualité de l’air retrouve son niveau de 2008, dans le prolongement du pic de pollution aux particules (PM10) qui a touché le pays à la fin de l’hiver 2014. Les catastrophes naturelles se maintiennent au troisième rang des préoccupations du fait de la multiplication d’évènements (tempêtes Dirk et Petra, inondations dans le Var) au cours des derniers mois.

En 2014, la question de l’augmentation des déchets connaît une chute notable de six points et atteint son plus bas niveau. Il en va de même concernant les inquiétudes des ménages à l’égard de la pollution de l’eau, même si la baisse tendancielle observée depuis 2011 est désormais moins marquée. Enfin, l’érosion de la biodiversité et les nuisances sonores restent perçues par les Français comme des problèmes de moindre importance.

Parmi les problèmes suivants liés à la dégradation de l’environnement, quel est celui qui vous paraît le plus préoccupant ?

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Logement et énergie

Un Français sur trois déclare que son logement est insuffisamment isolé, avec de légères variations d’une année sur l’autre. Depuis trois ans, une tendance à la hausse ressort des réponses des enquêtés. Cependant, la part des ménages qui considèrent nécessaire d’entreprendre des travaux destinés à diminuer la consommation d’énergie chez eux reste inchangée (38 %) entre 2013 et 2014. Les ménages de cinq personnes et plus paraissent les plus déterminés à entreprendre des travaux de rénovation énergétique. De même, les habitants de la périphérie parisienne se révèlent plus disposés que d’autres à améliorer les performances énergétiques de leur logement, qu’ils jugent fréquemment mal isolé. Pour leur part, les retraités ne considérant pas que leur logement est particulièrement mal isolé ont moins tendance à envisager des travaux.

Selon vous, votre logement est-il mal ou insuffisamment isolé du froid et de la chaleur extérieurs ?
Selon vous, serait-il nécessaire d’entreprendre des travaux destinés à diminuer la consommation d’énergie de votre logement (chauffage, isolation, ventilation…) ?

tableau 2

En 2014, la sobriété des usages énergétiques semble d’abord relever d’une volonté des ménages de contrôler leur budget. Pour la troisième année consécutive, l’enquête montre que les Français concentrent leurs efforts sur les équipements les plus énergivores (chauffage, climatisation), au détriment d’autres pratiques sobres en énergie dont les gains potentiels sont plus difficiles à estimer, tant du point de vue financier qu’environnemental. Perçue comme un moyen efficace de limiter ses dépenses énergétiques, la régulation de la température du logement est ainsi une pratique dont la fréquence a augmenté (+ 6 points) entre 2009 et 2014.

En 2014, près de trois Français sur quatre (73 %) affirment baisser « toujours » ou « souvent » le chauffage ou la climatisation afin de

limiter leur consommation d’énergie. Chez les personnes âgées de 70 ans et plus, deux enquêtés sur trois déclarent faire de même.

Si la consommation des équipements de chauffage et de climatisation suscite une vigilance toujours accrue de la part des Français, il n’en va pas de même concernant les veilles des appareils électroniques. En effet, alors que 53 % des enquêtés déclaraient en 2009 les éteindre systématiquement, ils ne sont plus que 38 % à l’affirmer en 2014. Sur ce point, une différence notable s’observe entre hommes et femmes : les premiers sont 20 % à déclarer n’éteindre jamais les veilles et 61 % à le faire toujours ; les secondes sont peu à affirmer ne pas s’en préoccuper (13 %) et nombreuses à y faire attention quotidiennement (71 %).

À votre domicile, vous arrive-t-il de baisser le chauffage ou la climatisation afin de limiter votre consommation d’énergie ?

tableau 3