Le médiateur national de l’énergie et la Commission de régulation de l’énergie ont publié la 6ème édition du baromètre annuel sur l’ouverture des marchés. L’intérêt des Français pour les questions relatives à la consommation d’énergie se confirme. Ainsi, alors que les effets de la crise économique et sociale se font de plus en plus ressentir, près de 8 foyers sur 10 déclarent que la consommation d’énergie constitue pour eux un sujet de préoccupation important, soit la proportion la plus élevée depuis la création du baromètre en 2007. 65% des Français estiment que leurs factures d’énergie représentent une part importante des dépenses totales du foyer.
Dans ce contexte, 42% des foyers affirment avoir restreint leur chauffage chez eux au cours de l’hiver dernier pour ne pas avoir de factures trop élevées, les 65 ans et plus (49%) étant particulièrement concernés par ce problème. Ils sont 11% à reconnaître avoir rencontré des difficultés pour payer certaines factures d’électricité ou de gaz.
S’y ajoute une anticipation morose concernant l’évolution des tarifs de l’énergie puisque la quasi-totalité des foyers interrogés (97%) s’attendent à une hausse des prix dans les prochains mois.
Si 56% des Français s’estiment bien informés, ce sentiment majoritaire cache en réalité une méconnaissance certaine du fonctionnement des marchés de l’énergie. Même s’ils sont de plus en plus nombreux, 48% seulement des foyers savent qu’ils peuvent changer de fournisseur d’énergie.
Enfin, un tiers des consommateurs a déjà entendu parler des tarifs réglementés de vente. Ils sont 65% à avouer n’en avoir jamais entendu parler. Plus de deux tiers des Français pensent, à tort, que les tarifs réglementés peuvent être obtenus pour le gaz et l’électricité chez un même fournisseur. Cette confusion existe également sur les fournisseurs historiques : seulement 32% des consommateurs savent qu’EDF et GDF SUEZ sont deux entreprises concurrentes.
Près des deux tiers des personnes interrogées (64%) considèrent que pour l’utilisation de l’électricité et du gaz naturel, il est préférable d’avoir un seul fournisseur. En effet, elles pensent, parfois à tort, que souscrire chez un seul fournisseur permet d’obtenir des tarifs moins chers (pour 29% des foyers) ou au moins au même prix (41%).
Comme les années passées, la principale motivation à changer de fournisseur reste la recherche de tarifs plus compétitifs. La « frilosité » du marché – seuls 9% des Français déclarent avoir déjà changé de fournisseur ¬ñ s’explique notamment par le fait que les tarifs réglementés sont perçus comme moins chers que les offres de marché (35%) ou au même prix (34%). Ils paraissent également, même si ce n’est pas le cas, plus stables dans le temps.
Pour permettre aux consommateurs de s’adapter à une énergie durablement chère, une solution envisagée est la tarification progressive. 61% des foyers jugent que ce dispositif les inciterait à diminuer leur consommation. Ils sont tout autant à percevoir l’effet bénéfique pour l’environnement et à estimer que ce principe serait une bonne solution pour les personnes en difficulté financière. Toutefois, la moitié des Français est sceptique quant à son impact sur les prix, puisque 50% estiment que la tarification progressive ferait augmenter les factures d’énergie.